PRIX NOBEL DE LA PAIX POUR L'EUROPE

C'est une excellente nouvelle qui nous rappelle l'essentiel : la construction de l'Europe unie a commencé après la Seconde Guerre Mondiale pour mettre fin aux guerres séculaires qui avaient ravagé le continent européen. L'Union européenne a parfaitement réussi cette mission de pacification : une guerre est aujourd'hui impensable entre la France et l'Allemagne qui sont devenus les partenaires les plus proches. C'est tellement évident que les jeunes ont aujourd'hui tendance à l'oublier.

C'est aussi l'occasion de redire que l'on peut très bien être pour ou contre telle ou telle politique européenne mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain ! Les solutions nationalistes seraient conflictuelles : il faut, au contraire, serrer les coudes pour venir à bout de la crise actuelle qui est la plus grave depuis 1929. Pour cela, nous avons besoin de plus d'Europe, en particulier d'une politique budgétaire commune car la monnaie unique seule n'est pas suffisante.

Enfin, rappelons le message des "Pères fondateurs" de l'Europe : la construction européenne est d'abord un idéal de civilisation, c'est l'union pour la paix et le progrès. Dans ces conditions, ce prix Nobel s'adresse aussi à tous ceux qui militent pour cet idéal européen. Nous avons donc proposé à la Représentation de la Commission européenne à Marseille d'organiser ensemble une manifestation conviviale pour fêter cet heureux évènement. Elle devrait avoir lieu vers le 13 novembre.

CAFE RADICAL SUR L'ECOLOGIE RESPONSABLE 16/X

Le comité radical d'Aix-en-Provence et du Pays d'Aix vous propose un "café radical" sur le thème :

LE DEVELOPPEMENT DURABLE : 
QU'EST-CE QUE L'ECOLOGIE RESPONSABLE ?

débat animé par Serge BERTHOMIEU, délégué régional d'Ecologie Radicale (mouvement associé au Parti Radical)
MARDI 16 OCTOBRE 2012 à 18h30  
au "Café du Palais" (place Verdun, en face du Palais de justice, à Aix-en-Provence)
Ceux qui le souhaitent pourront ensuite dîner ensemble.

C'est le grand apport de Jean-Louis BORLOO d'avoir intégré l'écologie au radicalisme !

PROCHAINS RENDEZ-VOUS RADICAUX

21/X   assemblée constituante de l'U.D.I. à Paris

29/X   venue de Jean-Louis BORLOO dans les Bouches-du-Rhône

LES GRANDES DATES D'OCTOBRE 2012

01-07/X   fête juive des Tabernacles (Souccot)
15/X   nouvelle Lune, début du mois lunaire
24/X   début du pélerinage musulman à La Mecque (Hadj)
26/X  " Grande Fête" musulmane (Aïd-el-Kébir)
28/X   passage à l'heure d'hiver
29/X   pleine Lune
30/X   nuit d'Halloween

EN REMONTANT LA BASSE VALLEE DE LA MEURTHE : RICHESSES LORRAINES

CHÂTEAU DE FLEVILLE










CHARTREUSE DE BOSSERVILLE











CHÂTEAU DE LUNEVILLE
(façade sur le Parc des Bosquets)


BASILIQUE DE SAINT-NICOLAS-DE-PORT

LUSTRE EN CRISTAL DE BACCARAT

Je viens d'effectuer un court séjour familial de 2 jours en Lorraine, à la fin du mois de février 2012. Une petite excursion le long de la basse vallée de la Meurthe, de Nancy à Baccarat a été l'occasion de plonger dans le patrimoine lorrain. Vous allez voir qu'en une cinquantaine de kilomètres les découvertes sont extraordinaires.

FLEVILLE ET BOSSERVILLE : CHÂTEAU ET CHARTREUSE

Première étape à Fléville, village situé à l'entrée du Vermois. Il y a un beau château du XVIe siècle qui manifeste l'éclat de la Renaissance en Lorraine. Le XVIe siècle est l'apogée de la Lorraine ducale. Et ce château est encore habité par son châtelain ! Hélas, c'est fermé en hiver.
On suit le "canal de jonction" pour rejoindre Laneuveville-devant-Nancy et passer sur la rive droite de la Meurthe. C'est l'occasion de jeter un coup d'oeil sur la chartreuse de Bosserville fondée au XVIIe siècle par le duc Charles IV : elle affiche sobrement son style classique. Le XVIIe siècle est un siècle difficile pour notre duché : Charles IV passe son temps à guerroyer contre la France.

SAINT-NICOLAS-DE-PORT : LA BASILIQUE NATIONALE LORRAINE

La route nous conduit à St-Nicolas-de-Port, haut-lieu de la tradition lorraine. L'église est consacrée à saint Nicolas, patron des Lorrains et fameux protecteur des enfants. C'est la capitale spirituelle de la Lorraine. Le monument est considéré comme la "basilique nationale de Lorraine" : elle abrite une relique du saint et c'est un lieu de pèlerinage depuis le XIIe siècle. L'édifice date du XVIe siècle, de style gothique flamboyant. L'intérieur est remarquable par sa blancheur et la hauteur de ses colonnes (les piliers du transept sont les plus hauts de France !). L'église semble presque neuve : c'est l'effet d'une restauration récente due au legs de l'héritière d'une grande fortune américaine qui était née à St-Nicolas-de-Port. Cette manne financière providentielle a été considérée sur place comme un nouveau miracle de saint de Nicolas...
J'en profite pour acheter deux souvenirs : une assiette qui représente saint Nicolas et les trois enfants qu'il a ressuscités dans le saloir et... un santon qui représente le saint évêque. La réputation du saint patron de la Lorraine a en effet atteint Aix-en-Provence où le célèbre santonnier Fouque a réalisé une figurine qui le représente en tenue épiscopale, avec sa crosse et sa mitre.
A la sortie de la basilique, on se rend, en quelques mètres, au "Centre de réintroduction des cigognes" où l'on peut contempler une vingtaine de ces volatiles au long bec qui vivent en semi-liberté. Certaines nous gratifient même d'un gracieux survol au-dessus de nos têtes, pour la plus grande joie de ma petite-fille émerveillée.

LUNEVILLE : LE "VERSAILLES LORRAIN"

On passe à proximité de la seule mine française de sel gemme, à Varangéville, et on arrive à Lunéville où se trouve le "Versailles lorrain". Il s'agit du palais construit au début du XVIIIe siècle pour le duc Léopold qui voulait une réplique de Versailles. Léopold préférait résider à Lunéville plutôt qu'à Nancy qui était trop sous la pression des troupes françaises. Lunéville fut ainsi la capitale effective du duché de lorraine sous trois ducs successifs : Léopold (1690-1729), François III (1729-1737) et Stanislas (1737-1766). Sous ces trois souverains, le château accueille une brillante vie de cour. Il manifeste le dernier éclat de l'indépendance lorraine. Malheureusement, un incendie a ravagé une partie du palais en 2003. On jette un coup d'oeil sur le Parc des Bosquets, impeccable jardin à la française et on ne peut visiter que la chapelle du château, de style classique, qui vient d'être restaurée. En souvenir, j'achète le C.D. "Si Lunéville m'était conté" et... une canette de la "Bière du Philosophe", bière artisanale dédiée à Stanislas qui fut surnommé "le Roi Philosophe".

BACCARAT : CRISTAL ET PÂTE LORRAIN

Dernière étape à Baccarat, petite ville de 4 700 habitants, connue dans le monde entier pour sa cristallerie. Fondée en 1764, la cristallerie est devenue célèbre au XIXe siècle en fournissant des pièces de cristal de grande taille aux grands de ce monde (par exemple, un candélabre de 3,85 m de hauteur pour le tsar Nicolas II). Les magasins de cristal bordent la rue principale. Grâce aux différences de prix, on apprend vite qu'il y a le véritable cristal de Baccarat (estampillé comme tel et qui comprend plus de plomb) et le cristal "artisanal"... Malgré tout, on peut se procurer de beaux objets à des prix abordables. La mère de ma belle-fille, qui est Brésilienne, ne s'en prive pas : vase, collier, etc. Quant à moi, je m'achète, pour un prix très modique, deux diamants en cristal artisanal et je n'oublie pas que Baccarat a aussi la réputation d'être la "capitale du pâté lorrain" : je fais l'acquisition d'un spécimen fort appétissant.

En résumé, on a découvert des chefs d'oeuvre de quatre siècles, côtoyé un saint universellement célèbre, visité le palais des derniers ducs, admiré l'éclat du cristal, assisté aux ébats des cigognes lorraines tout en faisant provision de bière artisanale et de pâté lorrain. Le tout sur 50 km, au bord d'une rivière bien tranquille et en traversant de paisibles localités...

ABC D'HISTOIRE LORRAINE : 1 / PREHISTOIRE ET ANTIQUITE

L'aqueduc gallo-romain de Jouy-aux-Arches (au sud de Metz)







A) LA PREHISTOIRE

L'EPOQUE NEOLITHIQUE

Sauf exception, le peuplement de la Lorraine date de l'époque néolithique. La population s'établissait sur les hauteurs ("éperons barrés"), comme le plateau de Malzéville et la colline de Sion en Lorraine méridionale. C'est le début du défrichement et la plus forte densité se trouvait dans le Saulnois où le sel était déjà exploité.

LES CELTES

Les Celtes arrivent vers 800 av. JC avec les Médiomatriques et les Leuques. Les Médiomatriques occupent la Lorraine septentrionale (avec comme capitale Divodurum, c'est à dire Metz) et les Leuques s'installent dans la Lorraine méridionale (avec comme capitale Tullum, c'est à dire Toul). Les industries du fer et du sel se développent considérablement. Les Celtes utilisent le minerai de fer de la Côte de Moselle, en associant mines et forges. l'établissement le plus considérable semble être celui du Camp d'Affrique (près de Messein, au sud de Nancy). Quant au sel, il connaît une intense exploitation avec une nouvelle technique : "le briquetage de la Seille", provoquant une pollution antique qui a persisté jusqu'à l'époque contemporaine. Parallèlement, le défrichement continue et se mettent en place les cadres de la vie rurale qui dureront jusqu'à l'apparition du machinisme agricole.

B) L'ANTIQUITE

LA LORRAINE GALLO-ROMAINE (Ier-IIe siècles ap. JC)

Après la conquête de la Gaule par le général romain Jules César (58-25 av. JC), les deux peuples celtiques deviennent des cités gallo-romaines qui appartiennent à la province de Gaule Belgique. Les Médiomatriques et les Leuques seront des loyaux sujets de l'Empire Romain et profiteront de la paix romaine. La Lorraine est traversée par l'axe stratégique Lyon-Trèves et bénéficie de sa situation d'arrière-pays de la frontière rhénane. C'est une époque prospère. La vigne est cultivée au bord de la Moselle et les industries se diversifient (sel, métallurgie, céramique, verrerie). Metz est le centre urbain le plus important. Au sud-ouest, Grand est un sanctuaire thermal réputé.

LE DECLIN DE L'EMPIRE ROMAIN (IIIe-Vs siècles ap. JC)

Une première vague d'invasion germanique est repoussée vers le milieu du IIIe siècle. Les villes se resserrent et s'entourent de murailles tandis que les campagnes se dépeuplent. Une troisième cité gallo-romaine est créée autour de Verdun, avec des territoires pris aux Médiomatriques. Au IVe siècle, le christianisme se développe et la Lorraine vit dans l'orbite de Trèves qui devient capitale impériale.
Une nouvelle vague d'invasion est à nouveau repoussée au milieu du IVe siècle (notamment par la victoire de l'empereur Julien sur les Alamans à Tarquimpol en 357) et la paix romaine se rétablit à la fin du IVe siècle. Mais les invasions finissent par triompher après 407 : Metz sera saccagée et la Lorraine sera traversée par un raid des Huns en 451. Peu à peu les Francs Ripuaires s'infiltrent dans le pays qu'ils dominent complètement à partir de 460 quand ils s'emparent de Trèves.

LA LORRAINE N'EST PAS UNE PROVINCE COMME UNE AUTRE

Le drapeau lorrain avec ses trois alérions

Né à Nancy, je suis fier d'être Lorrain ! Bon goulaf et bon cheulard, je peux dire, selon la formule traditionnelle, "de Nancy, pour la gueule, j'en suis !" Mais si vous me dites que toutes les provinces se valent, je vous répondrai, sans prétention, que la Lorraine n'est pas une province comme une autre...

Pour le comprendre, il faut remonter au IXe siècle. En 843, les petits-fils de Charlemagne se partagent l'Empire carolingien au traité de Verdun : Lothaire, l'aîné, prend la "Francie médiane", avec le titre d'empereur, Charles reçoit la "Francie occidentale" et Louis, la "Francie orientale". La Francie occidentale deviendra la France, la Francie orientale, l'Allemagne, et la Francie médiane sera la Lotharingie (royaume de Lothaire) qui se réduira géographiquement et linguistiquement en Lorraine... A l'origine, il y a donc, à égalité, la France, l'Allemagne et la Lorraine ! Cela peut paraître prétentieux mais c'est cette inspiration lotharingienne qui a maintenu la Lorraine comme nation indépendante jusqu'au XVIIIe siècle. Le duché de Lorraine n'a pu être annexé par la France qu'à la suite d'une combinaison diplomatique. François III, dernier duc héréditaire, épouse Marie-Thérèse de Habsbourg et deviendra empereur du Saint-Empire Romain Germanique. La France ne l'accepte qu'à la condition qu'il échange son duché contre la Toscane en 1737. Et pour préparer l'annexion française, on donne la Lorraine en viager à Stanislas, roi détrôné de Pologne et gendre de Louis XV. Ironie de l'histoire : c'est ce souverain usurpateur qui dote Nancy des monuments qui lui donnent jusqu'à nos jours l'allure d'une véritable capitale. A la mort de Stanislas en 1766, Nancy devient française mais reste la capitale ducale...

Cette histoire donne conscience aux Lorrains de leur originalité et de leur vocation européenne. Il y a toujours un duc de Lorraine en la personne du chef de la dynastie impériale des Habsbourg-Lorraine. Jusqu'en 2011, c'était Otto de Habsbourg-Lorraine qui accordait une très grande importance à ses racines lorraines (il était venu se marier à Nancy en 1951 et j'ai assisté à son mariage dans le ventre de ma mère...). Son fils va prendre la relève. Et ce n'est pas un hasard si Robert Schuman, l'un des deux "Pères de l'Europe" était d'origine lorraine et possédait une maison près de Metz !

Seule région du Bassin Parisien qui échappe à l'emprise de Paris, francophone avec une partie germanophone, divisée entre France et Allemagne de 1871 à 1918 et de 1940 à 1944, la Lorraine garde bien présent l'esprit des "pays d'entre-deux"...